Juin 2013, je navigue doucement au travers de mon cinquième mois Québécois. Loin de ma France, loin de mon pays, je m’adapte doucement aux coutumes locales, à base de tsé, de pis, de déjeuners pas petits le matin, lunch au déjeuner et souper le soir, de cute et de c’est le fun, de choses qui n’ont pas d’bon sens ou pas d’allure, de dollars en pièces et de tas d’autres expressions plus ou moins locales. Des calorifères à la laveuse, en passant par les bas et les bobettes, chandails, camisoles et autres denim qui ne se prononcent surtout pas de Nîmes, je jongle avec les met’sen et les ben voyons donc, les histoires de mots anglo qui passent du féminin au masculin, et où l’inverse est valable aussi, j’ai le goût d’aller à ma job, ou de rester toute la journée chez nous. Chaque jour, j’apprends la langue, les expressions, les mots qui construisent une culture.
Dans la culture, il y a aussi la nourriture. Et là dessus, si on n’est pas complètement dépaysés et si je n’aime toujours pas la Poutine, j’ai eu une vraie révélation. Non pas les burgers, même si c’est bon, mais le grilled-cheese.
Alors le grilled-cheese, qu’est ce que c’est. De la traduction littérale, c’est du fromage grillé. La réalité c’est que ça devrait s’appeler grilled bread with cheese and butter (pour la traduction: pain grillé avec du fromage et du beurre). BEAUCOUP de butter. Et tout ce qui va bien dedans. C’est que c’est pas vraiment light, la nourriture ici, faut prendre des forces pour l’hiver, puis quand c’est l’été pour survivre aux moustiques, orages et divers festivals qui jalonnent les mois les plus chauds.
Au Québec, on bouffe gras. Mais on bouffe bon.