Depuis deux mois et quelques, je suis de retour chez mes parents pour préparer mon départ au Canada. Je dis « chez mes parents » et non pas « chez moi », car ce n’est pas vraiment la maison dans laquelle j’ai grandi. Par « chez moi », j’entends la maison que mes parents ont fait construire il y a un peu plus de 20 ans, et dans laquelle j’ai grandi. Une maison dans un style provençal, avec une tonnelle, une terrasse, et des volets bleu lavande.
Il y a une dizaine d’années, mes parents ont acheté une petite maison juste derrière chez moi, une petite maison avec un grand terrain. La petite maison derrière chez moi a été louée pendant des années, et puis moi, puis mon frère, avons quitté le nid pour d’autres destinations (pas si lointaines mais bon…), et la maison de mon enfance commençait à ne plus trop être adaptée aux besoins de mes parents qui n’avaient pas spécialement besoin de 5 chambres…
Ils ont donc commencé par construire une piscine dans le jardin de la « maison de derrière » comme on l’appelait. Et puis ils ont décidé de rénover et réarranger cette petite maison un peu vieillotte et pas hyper bien foutue pour en faire un endroit où vivre, une maison un peu plus adaptée à leurs goûts actuels, avec une grande chambre et une serre dans le salon. La « rénovation et réarrangement » de la maison s’est en réalité transformée en « on détruit tout, on garde 4 murs et on reconstruit autour – avec un étage et un nouveau toit ». Après deux (trois ?) ans de travaux que mon père a fait en grande partie lui même (vous voyez le genre de personne qui préfère faire lui même que faire appel à des entreprises spécialisées parce que c’est moins cher et que de toutes façons il devra repasser derrière les ouvriers ? voilà.), la nouvelle maison était prête à être habitée. Mes parents s’y sont donc installés en 2010, et ont terminé très récemment les « finitions »: leur chambre, les lampes du salon, le poêle…
La première fois que je suis entrée dans cette maison, elle était encore très vide, les murs et le sol dans les tons gris/blancs, les ampoules nues, peu de mobilier encore. Quant à la maison de mon enfance, elle a été réaménagée pour être louée, nos affaires vidées, la décoration revue pour en faire un endroit un peu moins personnel. J’ai pleuré, un peu, de quitter mon chez moi chaleureux et rassurant pour cette grande maison froide, de me dire que je n’avais plus « ma chambre ».
Et puis les années ont passées, la nouvelle maison s’est remplie de meubles, de déco, des oeuvres de ma mère (qui est artiste plasticienne). Les ampoules ont été habillées, les murs décorés, les pièces remplies. C’est aujourd’hui une maison pleine de vie et de lumière, dans laquelle on se sent bien – je crois.