Déjà deux semaines et demi au pays des caribous (ou plutôt des castors, l’emblème du Canada avec la feuille d’érable), deux semaines et demi passées à la vitesse de l’éclair, remplies d’un tas d’expériences, de rencontres, de découvertes. Chaque jour qui passe ici m’apporte des raisons de plus de ne pas regretter mon départ, et d’avoir envie de rester encore longtemps. Chaque jour qui passe me fait me sentir encore plus chez moi. Etrange sentiment quand on se trouve à 6000km de ceux qu’on aime et du pays où on a toujours vécu, et pourtant c’est le cas.
Je ne renie pas être française. Je crois qu’au fond on reste ce qu’on a été, imprégnés de ce qu’on a connu, là où on a grandit, la culture qui nous a fait. Ici, il y a cet étrange mix entre un autre pays, une culture anglo-saxonne marquée par l’histoire et la proximité des Etats-Unis, et une forte influence française. Nous parlons presque la même langue, et pourtant nos références ne sont pas les mêmes; et puis au détour d’une conversation, on découvre qu’on a regardé les mêmes dessins animés étant petits, que Le Petit Journal a son équivalent Québécois, que l’histoire entre la France et le Québec est beaucoup plus liée qu’on ne l’apprend chez nous. La France semble avoir son importance pour le Québec – on s’en moque lorsqu’on est « paralysés » sous 5 cm de neige, on apprend à l’école comment la France a lâchement abandonné le Québec pour des arrangements territoriaux, on suit l’actualité politique (et les manifs anti Mariage pour Tous); bref on sent que la France est là, présente dans la culture et les références locales.