Chroniques

interdit – 16

Dimanche soir, j’ai regardé un film interdit aux moins de 16 ans.

(ça commence bien, tu te dis)

J’imagine que vous avez tous plus ou moins vu des films plus ou moins pornos. Je dis plus ou moins, car il y a porno et porno, hin, mais bon. Je rentrerai pas dans ce débat car je suis loin d’être connaisseuse. Déjà je suis une fille, et c’est bien connu: les filles, ça ne regarde le porno que du coin de l’oeil, entre une grimace à cause de la scène de s*d*mie et un sursaut d’incrédulité face à la taille du sexe du mec et la façon dont la nana arrive à avaler tout ça.

Bon. On avait dit moins de 16 ans. C’est donc un film plutôt moins porno, ou plus communément appelé « film érotique« 

Wouhou

Les films érotiques, obligé, tu connais. Tu vois le genre, tu allumes la télé un soir en rentrant d’un resto, avant de te coucher. Coincé entre Les Experts et un docu animalier, tu zappes sur TMC et tu tombes sur une scène qui t’aurait fait zapper aussi sec si tu étais sur TF1 un mardi après midi, mais qui bizarrement, cette fois ci, attire ton attention grâce à ce petit logo en haut à droite:

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Un rapide coup d’oeil au bandeau sous l’image qui te récapitule le programme en cours. Ca s’appelle « Les Nuits d’Hélène« ,  « La Passion d’Amandine » ou encore « Invitations au Plaisir« . Et généralement, juste après, c’est écrit « film de charme« .

Enfin, dernier détail (et pas des moindres), le look des acteurs en face de toi. Une majorité de filles ? Toutes coiffées années 80, brushing et permanente assortie à un superbe jean taille haute ? Ou bien ambiance robes d’époque, perruques poudrées et cols à dentelles (et là le film s’appelle « Le Boudoir des Désirs« , ou « Contes de la Vertu« ) ?

C’est bon. Tu as gagné le jackpot. Tu es devant un magnifique spécimen de film érotique des années 80.

Dimanche soir, donc, je me retrouvais face à un spécimen type « années 80« . Un truc appelé « De Bien Jolies Sorcières« , et en français version originale, s’il vous plait ! Évidemment, (comme tout le monde) je suis une grosse curieuse. J’ai donc tenté de suivre l’action en cours.

Ce qui est chiant avec les films érotiques, c’est que tu le prends toujours en cours. Et que le scénario, malgré sa simplicité globale, est très dur à comprendre en cours de route. Ce qu’on retrouve toujours, c’est un tas de filles qui couchent avec des mecs, mais surtout entre elles. Enfin, coucher. Elles se caressent, elles se regardent. Quand à « coucher » avec les mecs, attention: on ne franchit pas certaines limites. De sodomie ou de fellation, que nenni. Enfin, là où les films pornos terminent généralement en partouze, c’est à peine si on ose une invitation pour un truc à trois (toujours deux filles un homme) dans ces fabuleux films aux scénarios si galvaudés.

Côté nudité, que dire… J’ai découvert hier soir la mode des 80s dans toute sa splendeur. Un joli cache sexe en poils non épilés chez les filles. Tout ceci rangé dans un string taille haute

No comment.

Tout ceci allait achever ma soirée, mais malgré la nullité du truc, j’essayais de comprendre. Pourquoi ces trois « sorcières » essayaient de se taper Marc, un pseudo bogoss photographe ? Qui était Patrick, le mec de l’une d’elles ? La lesbienne allait elle se taper son modèle sans l’aide de la magie ?

Que de suspense !

Au bout d’un moment, j’ai eu une révélation. Derrière ces décors cheap, cette histoire de jeunes femmes, et ce jeu d’acteur hypra poussé (lol) se cachait une autre série bien connue de nous autres franchouillards. Le jeu des acteurs, le visage des personnages, les décors en cartons mâché, le scénario à rebondissements insipides. Tout y était.

Voilà comment de cette soirée épique j’ai fini par trouver la réponse à une question existentielle qui me taraudait depuis un temps… très long. D’où est sorti cette série pourrie ?

C’est bien simple. Un scénariste de films érotiques des années 80, frustré de la non reconnaissance de son « art », décida de créer une série « regardable »  par le commun des français. Il recruta ses anciens acteurs, leur expliqua le pitch (jouer mal, scénario à rebondissements insipides, histoires de coucheries), et lança sa série.

Plus Belle la Vie était né.