Intime & Réflexions

les jours sans

C’est beau d’écrire sur le positivisme et l’optimisme, mais il y a des jours où on a plus de mal à appliquer ses principes. Des jours gris où le ciel pèse sur la ville, pleure des milliards de gouttes humides sur les arbres, les trottoirs, les parapluies des gens.

Des jours qui parfois s’accumulent comme un collier de perles sombres qui pèse sur nos épaules, le regard inexorablement attiré vers le sol, le corps lourd et le coeur aussi.

Ces jours sans, il commence à y en avoir beaucoup. Des jours qui se suivent et se ressemblent, semaine ou week-end, il n’y a que trop peu de choses pour rompre la monotonie de ces heures qui se dessinent, aussi floues et brumeuses que celles qui viennent de s’écouler.

Des jours remplis de vide.
Des jours sans soleil, sans chaleur, de ce gris immuable qui recouvre l’île, nous oblige à ressortir écharpes et manteaux, le corps emmitoufflé dans ces bandages de fortune.
Des jours sans envie, sans motivation, car rien ne réussit à briser la litanie des paysages qui se profilent.
Des jours sans ceux qu’on aime, des jours où Skype et le téléphone ne sont que des erzatzs sans goût et sans odeur – une maigre consolation qui rappelle la distance, dure, froide, violente. Des jours à observer la vie des autres dans le bocal du web 2.0, réaliser que ça y est, on ne fait plus partie de leur quotidien.
Des jours sans sourire. On s’y essaye parfois, lorsque le vin coule, lorsqu’on sociabilise, avec un semblant d’envie d’y croire, pour rire un peu le temps d’une soirée durant laquelle, au final, on s’ennuie.

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