Intime & Réflexions

de ceux

Berlin - Memorial Juif

Dans la vie, je suis pas une anxieuse. J’ai bien mes petites peurs, comme tout le monde. J’ai peur de mettre mes doigts dans un trou de l’évier et que le broyeur se mette en marche (même si ya pas de broyeur, mais j’ai vu trop de films américains je crois). J’ai peur des algues (qu’elles m’attrapent et m’emportent au fond de de l’eau). Par logique, j’ai peur de quand l’eau est sombre, que je vois pas le fond. J’ai peur de m’avancer trop près d’un rebord très haut parce que j’ai un mauvais équilibre. J’ai peur d’être enfermée au milieu d’un tas de gens, ou dans une petite pièce, et surtout j’ai peur d’être enterrée vivante ou qu’on me mette un truc sur le visage pour m’étouffer. J’ai peur de la mer au large – quand le fond est loin et que y a de l’eau partout -, et des films comme Gravity où ils sont perdus dans l’immensité de l’espace. En fait, j’ai peur de tout ce qui se rapporte à l’asphyxie et les espaces confinés (et de la perspective où je serai incapable de bouger les jambes et les bras). Ca reste des peurs « gérables » – je prends le métro, les ascenseurs (sauf celui de chez Ludi et Clem parce que vraiment on dirait un cercueil à la verticale), je survis au milieu d’une foule complètement serrée comme à Igloofest, si je la sens pas hostile. J’évite la plongée, et les trucs potentiellement claustrophobes comme la spéléo ou même passer dans un boyau ou un trou dont je connais pas la longueur.

J’ai peur de la souffrance des autres. Enfin, peur. Disons que ça me met extrêmement mal à l’aise. Je peux pas regarder de films comme Saw, et je suis capable d’imaginer le pire d’une scène où rien n’est montré mais tout suggéré. J’ai pas été voir 127 heures parce que le principe même du gars qui doit s’auto découper le bras pour s’en sortir me met mal. Alors le type qui se coupe la jambe à la tronçonneuse, je t’en parle pas. Ce qui m’a le plus dérangé dans la scène du viol d’Irreversible, c’est les bruits. Je voulais qu’elle se taise, parce que le son, c’est le truc qui passe le mieux ce genre de stress et de tension.  Continue reading « de ceux »

Montréal, Québec

une déclaration

montreal-neige3

Bon anniversaire, toi. Je sais pas si tu sais, mais cette semaine ça fait un an qu’on est ensemble. Un an que tu fais partie de ma vie, un an qu’on partage notre quotidien, les bons moments, les petits tracas, et puis… j’aime vraiment ça.

Oh ça a pas toujours été facile, et en ce moment faut avouer qu’on est dans une situation pas facile. C’est que ça a l’air qu’ils m’aident pas à rester, les services administratifs. C’est pas drôle, non, moi je veux pas te quitter. J’ai la sensation que c’est juste le début de notre histoire, qu’on a encore tellement à vivre, à partager, et je suis pas prête à ce que ça se termine maintenant.

Faut que je t’avoue un truc. Je suis tombée en amour. En amour avec toi. Je crois pas que ça date de notre première rencontre, on peut pas dire que ça a été un coup de foudre. Tout le monde m’avait parlé de toi et de tes charmes, et c’est vrai que j’ai aimé ça quand je t’ai vue. C’était joli, c’était doux, c’était les vacances. Puis t’es devenue un fantasme, de ceux à qui on pense tous les jours et qu’on rêve de te retrouver. Alors c’est vrai que quand c’est arrivé, j’ai été vraiment émue – mais t’avais perdu le statut de fantasme pour devenir ma réalité. Le reste, ça a pris un peu plus de temps. Le temps de te découvrir, de t’apprivoiser. Les expériences et les souvenirs que je me suis créés dans tes bras. Les rencontres, que tu m’as permis de faire, aussi.

C’est vrai aussi que j’ai beaucoup changé depuis toi. J’ai l’impression d’avoir grandi, tout en gardant mon âme de petite fille. T’as eu une bonne influence, je trouve, je fais plus attention à ce que je consomme, je me suis sensibilisée au végétarisme (même si tu m’as révélé une passion pour les burgers qui rend l’application difficile), j’achète du local et du bio. Je suis plus zen, aussi, j’ai (presque) oublié le stress, la face bête des gens à Paris, je me suis réhabituée aux bonjour, excusez moi, merci, j’ai plus peur de rentrer toute seule dans la rue le soir. Je suis plus tolérante, plus ouverte d’esprit, je crois. Tu m’apaises. Tu me rends heureuse. Avec toi, je me sens libre.

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Intime & Réflexions

nocturne

-post écrit le 22 janvier-

Aller viens, on frissonne un peu, pas parce qu’il fait froid – même si – non, pas pour ça. Fais le silence en toi, il est tard, ou tôt, c’est un après midi, qu’importe, laisse toi emporter. Mets tes écouteurs, ou les enceintes bien fort, il faut qu’on l’entende clair, la musique, que chaque touche qui résonne se fasse un chemin jusqu’à ton oreille interne, et puis ta poitrine, et se scelle dans ton ventre; que tu puisses percevoir jusqu’aux respirations des gens dans la salle – ceux qui toussent, ou se grattent la gorge, et les froissements – c’est pas qu’ils sont malpolis, mais c’est comme si leurs bruits spectateurs faisaient un peu partie du morceau – pour donner un peu d’humanité à la sonorité du piano. Il faut que tu écoutes aussi les grincements des pédales, l’effleurement des doigts sur les touches, ailleurs le son de la tape qui grince et les cliquetis, légers, fermes, tendres, l’amour quelque part qui s’inscrit. Voilà, ferme les yeux… tu y es. Dans la musique. Entièrement.

Aller viens, on frissonne un peu parce que j’ai toujours tellement aimé le piano, et ces morceaux si doux, j’aimerais leur donner un nom – je trouve Chopin si près – Nocturnes. C’est de la musique qu’on écoute seul le soir, la nuit, au fond des draps, dans un salon allongé sur le tapis, lorsque les notes accompagnent doucement l’esprit vers le sommeil – ou ailleurs, c’est selon, selon où la musique viendra se nicher – dans nos ventres, nos têtes, nos pensées. Embrumés par la nuit qui tome et pourtant si alertes – chaque note, goutte de pluie, pas, jusqu’où ira cette course, quel est le chemin, quelle est la question.

Il est minuit, je frissonne, je le connais par coeur pourtant, avec ses bruits et ses respirations, mais la ritournelle encore une fois m’emporte sans préavis, les mots viennent.

Je disparais. À vous.

Montréal, Québec

le petit guide de comment survivre à l’hiver Québécois (en conservant tous ses doigts)

neige-montreal

Ça y est, après un redoux de deux semaines durant lesquelles on a eu des températures presque positives (et de la PLUIE !!!) (et tout ça en pleine crise du Polar Vortex chez nos voisins américains – à quoi, quelques centaines de kilomètres d’ici) le thermomètre a retrouvé ses moins beaucoup-de-degrés, jusqu’à atteindre un joli petit moins-vingt-trois-ressenti-moins-trente-sept cette semaine. Et j’ai beau aimer l’hiver j’avoue que la perte de (plus de) 20 degrés en 48h le week-end dernier a été un peu violente.

J’aime bien raconter qu’il fait froid à Montréal. Mais genre FROID. Frette, comme on dit ici. Même si ça a l’air cute comme expression, l’utilisation du mot frette est réservée à un vrai gros froid qui pique. Pas comme les gentils -2° qualifiés de « vague de froid » sur la France.
J’aime bien raconter comment il peut tomber 40cm de poudreuse en 24h, et que c’est normal (en Russie), le matin on se lève, on s’habille et on va bosser, as usual. Pas comme les 5cm de neige qui bloquent Paris.
J’aime bien dire « oh aujourd’hui ça va il fait chaud, c’est remonté à -10« . Et voir/entendre le regard effaré des gens. J’aime bien poster des photos des dessins du gel sur la fenêtre de notre cuisine sur instagram, ou la météo, et lire les commentaires. Et j’aime encore plus rigoler quand on me partage ce fabuleux reportage de TF1 sur « l’hiver Québécois », dans lequel j’ai appris qu’ici, l’hiver dure 8 mois par an et que l’homme ne survivrait pas sans ses huskys. Continue reading « le petit guide de comment survivre à l’hiver Québécois (en conservant tous ses doigts) »

Chroniques

flexitarienne

Je me suis mise au sport.

Non c’est pas vrai.

Enfin si, c’est vrai, j’ai pris un abonnement pour l’année dans le gym cheap où va Camille, mais c’était avant de savoir que peut être j’allais me retrouver sans visa (lalala). Mais on en parlera plus tard. Parce que petit un, c’est vraiment pas drôle, et petit deux, j’ai pas envie d’en parler ici (et petit trois: always look on the bright side of life faque je préfère rire un peu) (et ça s’est arrangé).

La semaine dernière, j’ai donc découvert que j’étais flexitarienne. Pouf, comme ça. Imagine le choc de la nouvelle.

Flexitarienne, ça a pas rapport avec une quelconque question de souplesse (et c’est bien dommage, ça m’aurait plu, moi, d’acquérir un peu de souplesse). Enfin, éventuellement, ça dépend dans quel sens on regarde. C’est un mot qu’on pourrait compter dans ces charmants néologismes qui aiment à catégoriser les trucs de la vie pour qu’on se sente moins bizarre en les faisant. Tellement nouveau que le correcteur orthographique me met un petit liseré rouge dessous, pour bien me dire que c’est pas correct ton truc là, c’est pas dans le dico.

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Chroniques

les 28 jours les plus longs

sapporo

Dans deux semaines, j’arrête de boire.

Je sais, j’ai toujours dit à mes amis « le jour où vous me voyez plus boire, c’est que je suis enceinte ».

Je vous rassure tout de suite: je ne suis pas enceinte, ni folle, ni rien. Si le 1er février j’arrête de boire, c’est parce que je participe au défi #28jours lancé par la fondation Jean Lapointe, un organisme Québécois qui soutient la lutte contre les dépendances (alcool, drogues, jeu…). Pendant tout le mois de Février, le défi #28jours invite donc ceux qui le souhaitent à ne pas consommer d’alcool, et enregistrer/partager leur « performance » via une application Facebook (super bien faite au passage, un grand bravo à Adviso qui a développé le concept). I’m in. Et je suis même pas payée pour ça.

28jours-header

Quand on m’a proposé de participer, ma première réaction a été « euh, un mois sans boire d’alcool ? ça va pas être possible ! ». Et puis j’ai réfléchi. Je n’ai jamais considéré avoir un problème avec l’alcool. En général, quand je dis que je ne bois pas beaucoup à une soirée, je m’y tiens. Je finis rarement la tête dans la cuvette, et les soirées open-bar d’école de commerce sont loin. Clairement, j’ai plein d’autres « addictions » qui me sembleraient vraiment plus difficiles (impossible) à arrêter. Continue reading « les 28 jours les plus longs »

Au quotidien

résolution(s)

OMG je suis nue dans mon bain

J’avais écrit un loooong post chiant qui racontait tout ce que je veux faire pour 2014. Et puis je l’ai relu et j’ai pensé: boooorrriiingg. J’ai donc décidé de le réécrire, en version allégée.

C’est à dire que d’habitude, je fais pas de liste de « résolutions ». Je suis pas vraiment le genre de personne qui a besoin de se fixer des objectifs pour se motiver – en vérité ça me déprime plus qu’autre chose parce que je sais pertinemment que je vais pas y arriver, alors que si je fais un truc un peu sans le prévoir et que ça a des répercussions positives, je m’en réjouis plus facilement. Ceci explique peut être ma propension à ne pas terminer mes projets – mais je m’améliore vachement – à part pour passer mon permis qui est un truc que je remets en jeu chaque nouvelle année depuis… pfiou… depuis 2004. Oui oui oui. Je suis endurante sur la non réalisation de ce projet là, et puis je viens d’apprendre que je dois avoir ma RP pour passer le permis Québécois, c’est donc repoussé d’un an (au moins). Pour une fois, c’est pas (vraiment) ma faute. Bon.

Cette année pourtant, j’ai envie de marquer un peu le coup. Genre 2013 a été merveilleux, mais je dois reconnaître que c’était un peu freestyle. À l’arrache. Au feeling. Et qu’approchant de mes (ARG-SOMEBODYHELPME) 28 ans, il faudrait peut être que je me prenne UN PEU en main.  Continue reading « résolution(s) »