Dans la vie, je suis pas une anxieuse. J’ai bien mes petites peurs, comme tout le monde. J’ai peur de mettre mes doigts dans un trou de l’évier et que le broyeur se mette en marche (même si ya pas de broyeur, mais j’ai vu trop de films américains je crois). J’ai peur des algues (qu’elles m’attrapent et m’emportent au fond de de l’eau). Par logique, j’ai peur de quand l’eau est sombre, que je vois pas le fond. J’ai peur de m’avancer trop près d’un rebord très haut parce que j’ai un mauvais équilibre. J’ai peur d’être enfermée au milieu d’un tas de gens, ou dans une petite pièce, et surtout j’ai peur d’être enterrée vivante ou qu’on me mette un truc sur le visage pour m’étouffer. J’ai peur de la mer au large – quand le fond est loin et que y a de l’eau partout -, et des films comme Gravity où ils sont perdus dans l’immensité de l’espace. En fait, j’ai peur de tout ce qui se rapporte à l’asphyxie et les espaces confinés (et de la perspective où je serai incapable de bouger les jambes et les bras). Ca reste des peurs « gérables » – je prends le métro, les ascenseurs (sauf celui de chez Ludi et Clem parce que vraiment on dirait un cercueil à la verticale), je survis au milieu d’une foule complètement serrée comme à Igloofest, si je la sens pas hostile. J’évite la plongée, et les trucs potentiellement claustrophobes comme la spéléo ou même passer dans un boyau ou un trou dont je connais pas la longueur.
J’ai peur de la souffrance des autres. Enfin, peur. Disons que ça me met extrêmement mal à l’aise. Je peux pas regarder de films comme Saw, et je suis capable d’imaginer le pire d’une scène où rien n’est montré mais tout suggéré. J’ai pas été voir 127 heures parce que le principe même du gars qui doit s’auto découper le bras pour s’en sortir me met mal. Alors le type qui se coupe la jambe à la tronçonneuse, je t’en parle pas. Ce qui m’a le plus dérangé dans la scène du viol d’Irreversible, c’est les bruits. Je voulais qu’elle se taise, parce que le son, c’est le truc qui passe le mieux ce genre de stress et de tension. Continue reading « de ceux »